La vie palpitante de l'holothurie
En préambule de toute chose, et en guise d'introduction, ce qui est est d'autant plus pareil au même que c'est identique à la même chose, je voudrait vous présenter un animal fantasmidable et epoustouflique, l'Holothurie (tadaaam). Quoi, vous ne savez pas à quoi ressemble ce... cette... chose ? Et bien, risquant sa vie, sa santé, et son camping-car, Robert Tripoux* a réussi cette exploit de photographier une Holothurie, plus communément appelé concombre de mer (rigolez pas, c'est vrai ça existe). En voici l'épreuve.
Soyons franc, à première vue (et à deuxième, troisième, et quatrième vue aussi), cet animal semble grotesque. Et c'est vrai. Il est aberrant, bête, biscornu, bizarre, bouffon, burlesque, carême-prenant, caricatural, clownesque, cocasse, comique, crevant, extraordinaire, extravagant, falot, funambulesque, héroï-comique, incroyable, ridicule, risible, scurrile, turlupin, ubuesque, je suis à court de synonyme**, et même plus encore. Mais il y a plus abracadabrant, bizarre, ébouriffant, effarant, étrange, excessif, exorbitant, faramineux, fou, gandin, impayable, impensable, impossible, ineffable, inimaginable, inouï, invraisemblable, lunaire, muscadin, paradoxal, rocambolesque, stupéfiant, surprenant, unique**, que ceci, je veux bien entendu parler des célèbres Cucumber-boys, injustement detronés par les Cow-boys, ces bad boys bodybuildés, nourris aux hamburgers et au whisky. Mais mettons fin ici à cette introduction trop longue pour être vrai (et pourtant !) et rentrons dans le vif du sujet, mais pas trop fort, ça pourrait lui faire mal.
l'holothurie, son système respiratoire
Premier point, et des plus important, capital, conséquent, remarquable, princi... STOP ! Je disais donc qu'il était important de noter que l'holothurie est dotée d'un système respiratoire tout à fait particulier, car son orifice est situé "à l'arrière". Comment, vous ne voyez pas ? Et bien... l'orifice anal, le trou de balle, la rondelle, le cul quoi. Autant dire que l'holothurie à mauvaise haleine. Mais ce n'est pas tout ... en fait si.
l'holothurie, son mode de déplacement
Car oui, l'holothurie avance. Si si, et c'est déjà bien. Mais seulement en marche avant, car Dieu dans sa mansuétude infinie, n'a pas daigné la doter d'une boîte de vitesse débrayable, 4 rapports et à train epicycloïdal (houuu c'est techeunique ça...). L'holothurie est donc devenue par la force des chose une as du virage en tendeur capillaire (ou plus communément en épingle à cheveux) en cas d'impasse, impliquant un retournement sur soi même à 180 degrés. Dans le cas de l'holothurie, compter environ 1h par quart de tour (presque véridique, enfin à peu pres).
l'holothurie, son système digestif
En d'autres temps, on l'eut appelé le boyau culier, désormais, c'est l'intestin. Avec l'Holothurie on atteint un nouveau stade, celui du colon amovible. Je m'explique, et son système aussi par la même occasion. Le concombre de mer possède une extension intestinale urticante ressemblant à un plat de spaghetti (mais sans le goût), qu'il peut projeter par l'arrière (la bouche/anus donc), enfin par le seul orifice disponible, sur son agresseur, qui est plus souvent une pauvre étoile de mer qu'un requin tigre, ou qu'un fox terrier, ce qui est encore plus rare.
Il arrive parfois que quelques menus parasites viennent chercher ombrage dans le fondement de Monsieur Concombre, au demeurant fort accueillant, douillet, avec l'eau et le gaz, commodité au pallier (enfin moi j'en sais rien, perso j'ai pas testé le trou-duc d'holothurie). L'holothurie, afin de se débarrasser de ces locataires encombrants, (surtout ce petit crabe qui paye pas son loyer, et qui fait du bruit jusqu'à pas d'heure) peut, à son gré, expulser certains de ses organes internes, et les parasites par la même occasion.
- l'holothurie, son mode de cuisson
Le concombre de mer Melba***
Ingrédients : 5 douzaines de concombres de mer pour 2,4 personnes, 1kg de farine, 20 g de levure, une pincée de talc, 5 oeufs, de l'eau, de l'eau, et encore de l'eau (donc beaucoup d'eau), un dé à coudre d'huile, un verre de sel, un seau de poivre, une pomme, et un panier de tong gauche pour le goût.
1) Préparation de l'holothurie.
Faire cuire les holothuries dans 5 volumes d'eau pour 1 volume de concombre. Laisser bouillir jusqu'à ce que vous ne voyez plus le mur d'en face. A ce stade, retirer les holothuries à main nue de l'eau bouillante, et conserver le bouillon. Retirer la peau, et découper en tranche ce qui reste de solide.
2) Préparation de la pâte à fourrer.
Mélanger l'eau, la farine et la levure, ainsi que l'huile et les oeufs préalablement broyés, et pétrir fougueusement la pâte ainsi obtenue. Si la pâte est trop coulante, ajouter du ciment à prise rapide. Laisser reposer. Lorsque la pâte est quelque peu solidifiée (pas trop non plus), la mélanger à la purée d'intérieur de concombre de mer, puis faire cuire la pâte dans le bouillon précédemment obtenu, avec le sel et le poivre. Mangez la pomme.
3) Attendez
4) Attendez encore, c'est presque bon
5) Retirez la pâte de l'eau bouillante, puis pétrissez la, afin d'obtenir une pâte la plus homogène possible. Fourrer cette pâte dans la peau de concombre de mer que vous aviez conservé, enfin j"espère. Tassez bien. Nappez les tongs des peaux de concombre ainsi fourrées, puis mangez les comme une tartine.
Petite astuce, tartinez les tongs de tarama, vous obtiendrez un effet des plus savoureux.
En espérant que vous n'avez rien retenu de tout ceci, je vous souhaite une joyeuse soirée, matiné, ou tout ce que vous voulez, mais pas quand il pleut, ça me met de mauvaise humeur.
* Robert Tripoux écrivassier du célèbre "holothurie, cette inconnue", qui lui valut le prix du chameau de latex au festival des tripiers du Gers.
** Remercions le "dictionnaire des synonymes" ou "glossaire des similitudes" ou "codex des équivalents" ou "thésaurus des substituts" ou "lexique des analogies" ou ...
*** Extrait de "Dégout et des couleurs", un recueil de recettes truculentes parfois goutteuses, parfois étonnantes, mais toujours gerbantes.